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15 août 2008 5 15 /08 /août /2008 22:14
Il y a quelques années encore, bien avant la révolution numérique, il était difficile de copier une oeuvre telle qu'un film ou même un morceau de musique.
Certes la copie était déjà possible, mais celle-ci était ou difficile et chère ou perdait en qualité par rapport à l'original. De ce fait les films pouvaient être diffusés largement sans grand risque de copie.

Aujourd'hui, avec l'avénement de la technologie digitale ou numérique, il est très facile et relativement peu couteux de se faire une copie d'un film. De plus les supports de diffusion se sont multipliés, ce qui facilite la recherche du film qui peut nous intéresser.
En gros on peut admettre que toute oeuvre artistique, littéraire ou de fiction, quelqu'en soit le média, peut être très facilement copiée quasi gratuitement. Certes le matériel nécessaire à cette copie a un coup non négligeable, mais il nous semble vite amorti. Certes l'état français a créé une taxe spéciale sur ce matériel mais aussi sur les supports utilisés pour la copie (CDROM, DVDRW, etc ...). Il n'en reste pas moins possible de copier à vil prix.

Et légalement, il semble difficile d'interdire à tout un chacun de se faire une copie personnelle, c'est à dire réservée à son usage personnel, non destinée à la revente à un tiers. En effet pour de simples raisons pratiques de sécurité ou de réécoute légitime, la copie personnelle est souvent nécessaire.
Et on ne voit pas comment, on peut interdire à quiconque de prêter sa copie à un tiers, pour lui rendre service gratieusement. La dite copie licite peut ainsi passer de main en main et être visualisée par un grand nombre de personnes, en toute légalité.

Le problème, c'est que l'auteur de l'oeuvre initiale, pense que cette diffusion incontrolée (et incontrôlable selon mon avis), nuit gravement à l'espoir de recettes importantes suite à la vente de l'oeuvre. De même les intermédiaires, sont encore plus déterminés à tout faire pour empêcher la diffusion parallèle.
Techniquement, la copie d'une oeuvre sera toujours possible et donc sa diffusion parallèle aussi. C'est pourquoi, distributeurs et auteurs tentent de mettre en place un système de nouvelles lois ayant pour but de rendre plus ou moins illégale la diffusion parallèle.

Je pense que c'est peine perdue, car l'arsenal de lois à mettre en place est important d'une part, donc d'efficacité douteuse, et nuit à la liberté de chacun d'autre part. Dans quelques années, si la crise d'énergie et de ressources mondiales cesse, il sera même possible de copier facilement des objets; certains le font d'ailleurs déjà, à bon compte (on appelle celà de la contrefaçon).

Je crois qu'il faut admettre que tout auteur ne peut obtenir de rémunération de son oeuvre que dans l'immédiatteté. Je m'explique.
Quand un film nouveau sort en salles, il est vu par un grand nombre de spectateurs et génère un revenu important pour son auteur, ses interprêtes, son producteur, son réalisateur, ses distributeurs. Plus le film est apprécié, plus il y a de spectateurs qui vont le voir. En même temps, sa diffusion parallèle croit. Au bout de quelques semaines, quelques mois dans le meilleur des cas, l'engouement pour le film cesse... et les revenus espérés aussi. Car désormais, ce sera par la
diffusion parallèle que le film sera encore vu, sans espoir de recettes.
Ce schéma me plait assez dans la mesure ou je ne trouve pas très honnête que l'auteur, les interprêtes, le producteur, le réalisateur et surtout les distributeurs touchent une rente à vie (ou presque) pour une oeuvre de fiction, somme toute, peu utile à l'humanité. L'art sous toutes ses formes est l'expression de la créativité des hommes et, à ce titre, mérite toute notre considération; néanmoins, cette considération n'est pas nécessairement monnayable !

Donc, dans l'immédiatteté, nombre d'auteurs peuvent encore espérer rémunération de leur création. Et même les grandes campagnes publicitaires ne parviennent pas à faire le succès d'un navet ! (Rappelez vous, le dernier Astérix). Les mauvais auteurs, même à grand renfort de publicité, ne tiennent pas longtemps le haut du pavé. Les bons auteurs ont encore toutes leurs chances de percer ! (je signale au passage l'excellent film: Le dernier jour du reste de ta vie.)

Par ailleurs, point n'est nécessaire de sur-protéger les auteurs (et surtout les distributeurs) contre la copie. En effet, chaque internaute qui écoute ou visionne quelques oeuvres qui lui plaisent, est prêt à rémunérer son auteur de son plein gré par tout moyen à sa convenance (assister à un concert, acheter le CD ou DVD commercial, ... voire envoyer de l'argent, ou encore rendre un service, directement à cet auteur).
Et c'est là que le bât blesse ! Car si les internautes se mettent à rémunérer les bons auteurs, directement, sans intermédiaire, les distributeurs ainsi que l'état collecteur de TVA, ont du souci à se faire.
On comprend donc très bien que l'état français ou la communauté européenne soient prêts, en accord avec les distributeurs essentiellement, à réaliser un arsenal de lois contraignantes pour le clampin moyen. Et le regrettable, c'est que cet arsenal ne servira à presque rien, comme je l'ai évoqué plus haut.
Le pire, c'est que cet arsenal devienne un puissant moyen de répression de la liberté individuelle.
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